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Que signifie "générique" ?
Ce terme est polysémique c'est pourquoi il faut le rattacher au domaine du cinéma pour en comprendre son sens.
Au début du 20ème siècle, le "générique" est lié à la technique et à la théorie cinématographique pour mettre en valeur la multiplicité des acteurs réunis collectivement pour réaliser l'œuvre. C'est l'espace ou bien le moment du film où sont indiquées de manière visible ou audible les mentions légales de l'oeuvre (logos maisons de production, titre du film, fonctions des auteurs, interprètes, techniciens, etc.)
En anglais, il est souvent identifié par : main titles; title sequence; opening title sequences ou encore head credits.
En anglais, il est souvent identifié par : main titles; title sequence; opening title sequences ou encore head credits.
Différentes formes de génériques
Au fil du temps, celui-ci a pris une ampleur différente, et sous des formes variées, que l'ouvrage Le générique de cinéma : histoire et fonctions d'un fragment hybride, d'Alexandre Tylski, nous propose de classer en sept catégories différentes :
| Type de générique | Descriptif |
| Générique "non-figuratif" | Uniquement du texte et un fond abstrait |
| Générique "court-métrage" | Contenu diégétique distinct du récit filmique |
| Générique "emblème" | Détail en lien avec l'univers peint dans le film |
| Générique "thème" | Suggestion d'un symbole ou d'un thème important du flm |
| Générique "annonce" | Intégration au récit par anticipation |
| Générique "prologue" | Présentation d'un fait antérieur au récit ou localisation du récit |
| Générique "ouverture" ou "intercalé" | Confusion avec la scène d'ouverture ou succession à un pré-générique |
L'utilisation du générique dans les débuts cinématographiques
Dans les débuts du cinéma, le générique de film a une grande importance pour les premières diffusions, la commercialisation et la protection des films. Il est devenu un rituel de présenter un générique lors des projections en salles de cinéma. Il se substitue à l'ouverture des rideaux au théâtre et aux courts-métrages projetés avant le film.
Certains réalisateurs choisissent de ne pas obéir aux normes du cinéma traditionnel et se situeront plus dans un cinéma dit "expérimental" où le générique est intégré au film et où parfois il n'y en a aucun.
Certains réalisateurs choisissent de ne pas obéir aux normes du cinéma traditionnel et se situeront plus dans un cinéma dit "expérimental" où le générique est intégré au film et où parfois il n'y en a aucun.
Une dimension économique et juridique
Les génériques apportent des aides financières, académiques ou médiatiques. Il existe des organismes de subventions régionales, nationales, européennes et internationales qui aident le film à prospérer par le biais de leur mention dans le générique d'ouverture, et qui sont parfois cités bien avant le titre film. Quand ils sont bien mis en évidence et cela avant même le titre du film, cela témoigne de l'importance financière que le réalisateur a pu obtenir de l'organisme. Les organismes gagnent en visibilité et en notoriété quand ils sont mentionnés dans le générique de film et le film, lui, est plus rentable. Il est donc important d'étudier :
- l'ordre hiérarchique d'apparition des noms
- leur taille de caractère
- la durée de leur apparition
Le générique est en effet très contractuel.
Cette amorce efficace ou spectaculaire fait adhérer les spectateurs par l'utilisation d'une musique ou d'une chanson généralement vendue dans la bande originale du film.
La mise en valeur immédiate des logos de société de production est comme un défi pour apparaître le plus de fois possibles pour être la plus reconnue.
Enfin, les rappels officiels des stars dans le générique ont un impact puissant en terme de rentabilité du film car ils attirent le public.
Une dimension nationaliste
À la création du cinéma, il y avait d'ores et déjà une dimension nationaliste entre la France et les États-Unis qui ne se sont jamais accordés sur le nom de à qui reviendrait de droit la création du Cinéma (Edison? Lumière ?).
Michel Saignes, dit que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, sont les trois seuls véritables pays cultivant des génériques "créatifs". Pourtant les Italiens ont eux aussi créé quelques-uns des génériques les plus marquants de l'histoire du cinéma, comme les frères Lardani pour le film de Sergio Leone.
Une dimension cinéphile : la passion des cinéphiles pour les génériques
C'est à partir des décennies 1950 et 1960, que les premiers plaisirs cinéphiles pour les génériques apparaissent.
Les nombreux extraits vidéo de génériques collectés quotidiennement sur des blogs ou des plateformes vidéos collaboratives (YouTube, Dailymotion, ...) attestent de l'importance des génériques pour les collectes cinéphiles dans le monde. Sur internet, des génériques sont de plus en plus souvent diffusés avant même la sortie des films, soit pour leur chanson-titre (voir les génériques des James Bond), soit pour l'univers propre à un cinéaste "culte" (comme Tim Burton ou James Cameron) ou désormais les talents de sociétés de production de films tels que Pixar Animation Studios V.S. Walt Disney Company.
Dans l'ouvrage Le générique de cinéma : histoire et fonctions d'un fragment hybride, Alexandre Tylski retient quatre enjeux majeurs :
Ainsi, les particularités des génériques comparées aux affiches et aux bande-annonce de films sont tout d'abord le fait que le générique peut recouvrir plusieurs formes très originales et uniques en leur genre pour mettre en valeur le film dès le départ alors que les bandes-annonces sont plutôt des morceaux de film enchaînés les uns à la suite des autres en patchwork d'images et de paroles mélangés. La bande-annonce est faite pour décrire le type de film que l'on s'apprête à regarder et à nous donner envie d'aller le voir, mais celle-ci ne donne qu'un bref aperçu du film, tandis que le générique, lui, est original voire spectaculaire, il donne à voir des scènes inédites, il n'est pas la carte de menu comme au restaurant, il est l'entrée principale, celle qui donne envie d'aller plus loin dans le repas, celle qui donne un soupçon du talent du réalisateur qui dit que l'assaisonnement est bon ou mauvais.
Ce que l'on peut retenir, c'est qu'autrefois le générique était présent uniquement pour présenter les titres de ceux qui ont majoritairement contribué à l'élaboration du film et que désormais, on peut retrouver une dimension cinéphile du fait que le générique est aussi un spectacle à part entière.
- Une dimension sonore (la bande son originale du film qui contribue au succès du film)
- Une dimension visuelle (la qualité du graphisme et des images qui défilent)
- Une dimension scripturaire (l'originalité et le choix judicieux du générique en lien avec le film)
- Une dimension structurelle (ordre hiérarchique d'apparition des noms)
Ainsi, les particularités des génériques comparées aux affiches et aux bande-annonce de films sont tout d'abord le fait que le générique peut recouvrir plusieurs formes très originales et uniques en leur genre pour mettre en valeur le film dès le départ alors que les bandes-annonces sont plutôt des morceaux de film enchaînés les uns à la suite des autres en patchwork d'images et de paroles mélangés. La bande-annonce est faite pour décrire le type de film que l'on s'apprête à regarder et à nous donner envie d'aller le voir, mais celle-ci ne donne qu'un bref aperçu du film, tandis que le générique, lui, est original voire spectaculaire, il donne à voir des scènes inédites, il n'est pas la carte de menu comme au restaurant, il est l'entrée principale, celle qui donne envie d'aller plus loin dans le repas, celle qui donne un soupçon du talent du réalisateur qui dit que l'assaisonnement est bon ou mauvais.
Ce que l'on peut retenir, c'est qu'autrefois le générique était présent uniquement pour présenter les titres de ceux qui ont majoritairement contribué à l'élaboration du film et que désormais, on peut retrouver une dimension cinéphile du fait que le générique est aussi un spectacle à part entière.
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